Les enfants, partout dans le monde, sont les premières victimes des crises et conflits, en dépit des engagements des États à respecter leurs droits.

Vulnérables du fait de leur âge et de leur dépendance aux adultes, filles et garçons subissent les effets des crises multisectorielles, économiques, politiques, écologiques, sanitaires et des conflits sécuritaires, qui aggravent leurs situations, notamment dans les pays où elle est déjà extrêmement précaire.

Les vulnérabilités des enfants se superposent et rendent celles et ceux ayant un statut ou des caractéristiques spécifiques – tels que les enfants autochtones, en situation de handicap ou de déplacement par exemple – plus exposés que les autres aux violations de leurs droits.

Face à ces constats, la mise en œuvre effective de la Convention relative aux droits de l’enfant – aussi appelée Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) – et de ses protocoles consultatifs constituent un cadre légal et méthodologique efficace et un levier majeur de changement.

 

Mobilisation du Groupe Enfance pour la réalisation des droits de l’enfant en contexte de crises

Dès 2021, le Groupe Enfance s’est mobilisé pour la prise en compte des droits de l’enfant en contexte de crises par les acteurs publics français.

Ainsi, à l’occasion de son événement Objectif Enfance de novembre 2022, différents acteurs de la solidarité internationale incluant les représentants institutionnels français (Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, Agence Française de Développement) se sont interrogés sur la prise en compte des droits de l’enfant dans la politique et les actions de la France en contexte de crises.

En novembre 2023, l’événement Objectif Enfance fut organisé en collaboration avec la Délégation aux droits des enfants à l’Assemblée nationale, sur le sujet des droits de l’enfant dans les contextes de crises. Cet événement a accueilli des représentants de la société civile, des parlementaires et des enfants et jeunes pour mettre en exergue la responsabilité commune d’assurer la réalisation des droits de l’enfant. Ce fut également l’occasion pour le Groupe Enfance d’exprimer à nouveau ses recommandations en faveur d’une meilleure prise en compte et réalisation des droits de l’enfant en contexte de crises et de mettre en lumière des projets déployés sur le terrain par ses membres.

Par ailleurs, le Groupe Enfance a développé différentes fiches pratiques mettant en lumière les impacts de crises spécifiques sur les droits de l’enfant et présentant les actions concrètes menées par ses ONG membres sur le terrain, pour assurer l’effectivité de ces droits.

Enfin, conjointement avec Unicef France, et en lien avec Coordination SUD, le Groupe Enfance s’est mobilisé en faveur d’une meilleure reconnaissance et intégration des droits de l’enfant dans la nouvelle stratégie humanitaire de la République Française (SHRF) 2023-2027, qui guide l’action de la France dans les contextes de crises et de conflits. Présentée le 19 décembre 2023 à l’occasion de la Conférence Nationale Humanitaire (CNH), cette nouvelle stratégie humanitaire reconnaît désormais l’approche fondée sur les droits de l’enfant et la protection des droits de l’enfant ainsi que les droits des filles comme « priorités transversales et systématiques de la réponse humanitaire française ».

 

Dans la continuité de ces travaux et réflexions, le Groupe Enfance a commandité une étude visant à mettre en lumières les atouts et les défis qu’implique la mise en œuvre d’une approche fondée sur les droits de l’enfant dans ces contextes de crises. L’étude, élaborée sur la base de nombreux entretiens menés avec des ONG du développement et de l’action humanitaire ainsi que des acteurs étatiques français, détaille ainsi les bénéfices de l’AFDE et explore les enjeux rencontrés par les acteurs et actrices de la solidarité internationale en partageant des exemples de bonnes pratiques pour les surmonter

 

La nécessité d’un engagement fort de l’Etat français 

Si le Groupe Enfance se félicite de cette avancée qu’il salue,  il appelle la France à concrétiser cet engagement sur le plan opérationnel.

Le Groupe Enfance appelle ainsi les pouvoirs publics français à :

  • Soutenir la création d’un marqueur permettant de tracer l’ensemble des actions liées aux droits de l’enfant et d’identifier la part de budget des programmes d’aide humanitaire, de réponse aux crises et de développement permettant la concrétisation de ces droits ;
  • Former l’ensemble des agents publics internationaux et des opérateurs de l’Etat aux droits de l’enfant ;
  •  Promouvoir et soutenir la participation sûre et authentique des enfants, notamment des filles ;
  • Déployer une approche nexus alliant action humanitaire, développement et consolidation de la paix afin de garantir la sécurité des enfants, d’assurer une meilleure réalisation des droits de l’enfant et de favoriser la mise en place de cadres de concertation entre les différents acteurs impliqués sur le terrain ;
  • Lutter contre l’impunité face aux violations graves des droits de l’enfant en situation de conflit, via le soutien aux mécanismes internationaux permettant la surveillance et la communication systématiques par les Nations Unies des violations des droits des enfants et les mécanismes permettant les poursuites des auteurs des violations, en mobilisant des experts genre et enfance. 

En savoir plus :

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