Les enfants, partout dans le monde, sont les premières victimes des crises et conflits, en dépit des engagements des États à respecter leurs droits.
Vulnérables du fait de leur âge et de leur dépendance aux adultes, filles et garçons subissent les effets des crises multisectorielles, économiques, politiques, écologiques, sanitaires et des conflits sécuritaires, qui aggravent leurs situations, notamment dans les pays où elle est déjà extrêmement précaire.
Plus encore, les vulnérabilités des enfants se superposent et rendent celles et ceux ayant un statut ou des caractéristiques spécifiques – tels que les enfants autochtones, en situation de handicap ou de déplacement par exemple – plus exposés que les autres aux violations de leurs droits.
Les récentes crises telle que la pandémie de COVID-19 ainsi que la hausse brutale des coûts de l’énergie et des denrées alimentaires, et plus largement le contexte d’insécurité alimentaire mondiale, mais aussi la multiplication des violences et attaques, notamment contre les écoles ont encore aggravé la situation des droits de l’enfant. Ainsi, on déplore une augmentation des déscolarisations, du nombre d’enfants soldats, de l’explosion à des mariages et grossesses précoces, des décès liés à des états de malnutrition aiguë sévère.
Face à ces constats, la mise en œuvre effective de la Convention relative aux droits de l’enfant – aussi appelée Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) – et de ses protocoles consultatifs constituent un cadre légal et méthodologique efficace et un levier majeur de changement.
Partant de ces différents constats, le Groupe Enfance appelle les pouvoirs publics français à :
- Faire des droits de l’enfant et de l’approche fondée sur les droits de l’enfant une des priorités transversales de la future Stratégie humanitaire française, en cohérence avec les engagements pris dans le cadre de la LOP-DSLIM ;
- Soutenir la création d’un marqueur permettant de tracer l’ensemble des actions liées aux droits de l’enfant et d’identifier la part de budget des programmes d’aide humanitaire, de réponse aux crises et de développement permettant la concrétisation de ces droits ;
- Former l’ensemble des agents publics internationaux et des opérateurs de l’Etat aux droits de l’enfant ;
- Promouvoir et soutenir la participation sûre et authentique des enfants, notamment des filles ;
- Déployer une approche nexus alliant action humanitaire, développement et consolidation de la paix afin de garantir la sécurité des enfants, d’assurer une meilleure réalisation des droits de l’enfant et de favoriser la mise en place de cadres de concertation entre les différents acteurs impliqués sur le terrain ;
- Lutter contre l’impunité face aux violations graves des droits de l’enfant en situation de conflit, via le soutien aux mécanismes internationaux permettant la surveillance et la communication systématiques par les Nations Unies des violations des droits des enfants et les mécanismes permettant les poursuites des auteurs des violations, en mobilisant des experts genre et enfance.
En savoir plus : Lire la note de positionnement du Groupe Enfance